Epidémie en Ardenne (1906)

Nous nous plaignons mais nous oublions que les épidémies [1] ont, de tous temps, fait partie de notre quotidien.

En d’autres temps, ces catastrophes s’abattaient sur nos contrées tout aussi soudainement que l’épidémie actuelle et les laissaient parfois exhangues, faute de moyens de lutte efficaces.

Un article sur les grand épisodes de peste dans notre région est en préparation mais, fort heureusement, toutes les épidémies n’avaient pas un destin aussi fatal.

L’Avenir du Luxembourg du 10 décembre 1906 rapporte à ses lecteurs une épidémie de stomatite [2] et de variole [3].

« Stomatite et variole en Ardennes.

A la date de ce jour, l’épidémie sévit à Bastogne (un foyer), à Compogne (16 foyers), à Houffalize (2 foyers), à Alhoumont (3 foyers), à Vissoule (3 foyers), à Taverneux (3 foyers), à Engreux (3 foyers), à Malompré [3] (1 foyer), à Géronne (4 foyers).

Une épidémie de rougeole [4] plutôt bénigne s’est déclaré dans les villages de Grand-Halleux, Salm-Château, Petithier (sic), et Goronne.

Les écoles ont dû être licenciées [5].

Mais la maladie ne présente aucun symptôme alarmant. »

— Notes et références —

[1] Il n’est pas inutile de rappeler quelques définitions. Une épidémie désigne l’augmentation rapide d’une maladie en un lieu donné sur un moment donné. Selon son étymologie grecque (Demos signifiant peuple), ce mot s’applique initialement aux maladies touchant les humains ; si la maladie s’étend rapidement à une part importante de la planète, on parle alors de pandémie.

[2] La stomatite est une inflammation de la cavité buccale qui touche les lèvres, la langue et l’intérieur des joues. Elle est liée à la douleur et à la création d’ulcères et de plaies. Les stomatites sont classées en fonction du germe infectieux et de leur mode de transmission. Le type le plus courant est causé par des champignons. Toutefois, elle peut être causée par un virus de l’herpès ou peut être une stomatite aphteuse qui n’est pas contagieuse.

[3] La variole ou petite vérole était une maladie infectieuse d’origine virale, très contagieuse et épidémique, due à un poxvirus. Le mot variole vient du latin variola, -ae (qui signifie « petite pustule », avec l’influence du mot varius, « varié, bigarré, tacheté, moucheté »). En effet, la variole se caractérisait en quelque sorte par un « mouchetage de pustules ». La variole a été responsable jusqu’au XVIII^e siècle de dizaines de milliers de morts par an rien qu’en Europe. La variole est surnommée « petite vérole », et c’est en référence à cette maladie que la syphilis a été surnommée « grande vérole », mais les deux maladies n’ont rien en commun étiologiquement. Source Wikipedia

[3] Probablement Mabompré

[4] La rougeole (également appelée parfois première maladie) est une infection virale éruptive aiguë. Elle atteint essentiellement les enfants. Dans les pays tempérés, à l’ère prévaccinale, les épidémies étaient saisonnières, plus fréquentes en hiver et au printemps. Au début du XX^e siècle, en France, la rougeole était la première cause de mortalité infantile par infection, plus que la diphtérie, la scarlatine et la coqueluche réunies. Les victimes sont surtout les très jeunes enfants de moins de trois ans. Source Wikipedia

[5] Licencier : verbe trans. Le sujet désigne une personne, une institution, parfois une situation] Congédier, renvoyer une personne ou un ensemble de personnes à titre provisoire ou non. Le complément  désigne un élève, un groupe d’élèves, une école. « Azaïs a dû licencier la pension − momentanément, dit-il » (Gide, Faux-monn.,1925, p. 1246). « Quand la peste ravageait la ville, et qu’on licenciait les enfants des collèges » (Brasillach, Corneille,1938, p. 20).