Dans notre article du 22 octobre (Un voleur de poules aux Chèras (1912), nous avons parlé d’un grand chasseur devant l’Eternel, Jacques Hemmer, sur lequel nous n’avions que très peu de renseignements.
Très peu de renseignements ?
Ce n’est pas une situation acceptable pour notre groupe de chercheurs de mémoire et, donc, les recherches se sont poursuivies.
Ainsi, une trouvaille en amenant une autre, nous en savons maintenant un peu plus sur notre homme.
Jacques Hemmer, notre chasseur de voleur de poules, serait-il de Sommerain ?

Le Moniteur belge [1] nous annonce que l’ami Jacques reçut la Décoration civique 1914-1918, Croix de 1ère classe [2] par Arrêté royal du 27 novembre 1922.
Mais surtout, le Moniteur nous indique aussi que Jacques provient de Sommerain, commune de Mont.
Entre parenthèses, l’attribution de cette décoration – de 1ère classe qui plus est – n’est pas anodine. Dans la liste des récipiendaires de ce prestigieux insigne, on ne trouve pas moins qu’un grand résistant, le Cardinal Mercier [3] et un premier Ministre, le Comte Charles de Broqueville [4].
Quelqu’un pourra-t-il dire quelles actions valurent à Jacques Hemmer d’être mis ainsi à l’honneur ?
Mais la recherche passe aussi par des témoignages oraux : M.S. se souvient bien d’une famille Hemmer qui tenait, à Sommerain, dans la période de la 2ème guerre mondiale, une petite épicerie-café comme il y en avait dans tous les villages.
La maison – qui est maintenant la maison « Grégoire » – se situe près du carrefour de la route de Brisy. On a pu y voir, longtemps après encore, les enseignes qui ornaient la maison.
Pendant la guerre, après la messe, M.S. et sa tante se rendaient à l’épicerie. On y rencontrait alors la grand-mère Hemmer, une dame très, très âgée, de corpulence assez forte et si handicapée qu’on devait la transporter dans sa chaise.
Cette dame serait-elle Marie Hemmer-Henrard, née probablement dans les années 1870 ?
Au tout début du conflit, une des filles, Alice, était revenue se réfugier à Sommerain. Alice avait épousé Nestor Huet, né le 04/04/1897 mais décédé à Liège, le premier jour de la guerre, le 10 mai 1940, à l’âge de 43 ans. Ils avaient au moins trois enfants, René (04/03/1929-08/07/2012), André et Simone. Alice et sa famille quittèrent Sommerain peu après la guerre.
Un de ses fils, Marcel, était resté célibataire. Il a, plus tard, repris le café.
Approfondissons les recherches et associons les termes « Hemmer » à « Sommerain » : l’Avenir du Luxembourg du 14 mai 1936, parle d’abondance des élections législatives [5] de l’année.
En page 4, voici enfin une information intéressante pour notre recherche dans le tableau des conférences :
« Association catholique de l’arrondissement de Bastogne.
MM. le député Materne, le baron l. Orban de Xivry et l’avocat Lomry, candidats, parlerons aux conférences politiques ci-après […]
Dimanche 17 mai.
Sommerain, café Hemmer-Henrard à 11h .
Orateurs : MM. Materne, Orban de Xivry et Lomry. «
Le café Hemmer existe encore en 1947 car l’autobus Houffalize – Gouvy qui circule les lundi, mercredi, jeudi et samedi s’arrête au « café Hemmer » de Sommerain à 7h40 et à 18h20.
Notez qu’à cette époque, il fallait 1 heure d’autobus pour parcourir la distance de Houffalize à Gouvy. Les routes étaient probablement moins bonnes qu’aujourd’hui… quoique… :-).
Les Hemmer-Henrard sont donc bien de Sommerain.
Une visite sur place s’impose. Covid oblige, pas question de sonner aux portes pour demander la maison « Hemmer » ou « Grégoire ».

Passons par le cimetière afin de voir s’il peut nous dire quelque chose.
La visite remplit toutes ses promesses : le 1er monument de la 2ème allée nous apporte une foule de renseignements.
Jacques (Jeacques ?) Hemmer est né à Dinez, le 15 mars 1866. Il est décédé – et enterré – à Sommerain le 11 mars 1945 à l’âge de 89 ans.
Il est bien l’époux de Marie Henrard, née elle aussi à Dinez, le 29 avril 1867 et décédée à Sommerain le 15 mai 1951 à l’âge de 84 ans.
Les a précédé dans la tombe familliale, un fils, René, né le 22 avril 1898 et décédé le 22 juin 1921, à l’âge de 23 ans.
Quelques allées plus loin, je tombe sur les sépultures de la famille Huet.
Nestor Huet est né le 4 avril 1897 et décédé, comme vu par ailleurs, le 10 mai 1940, On apprend qu’Alice est née le 5 novembre 1895 et décédée le 12 février 1984.
Le frère de Nestor, René a épousé Andrée Frederick et eurent la douleur de perdre deux filles en bas âge, Michelle, en 1955 et Michèle en 1959.
Et puis, je retrouve sur le bulletin paroissial de janvier 2020 qui reprend l’horaire des messes et les intentions. La messe de la semaine se tiendra à Fontenailles à l’intention des familles Hemmer-Foges et Pirotte-Hemmer.
Il y a donc des Hemmer partout !

Notes et Références

[1] Le Moniteur belge (en allemand Belgisches Staatsblatt, en néerlandais Belgisch Staatsblad) est le journal officiel publiant les lois et autres textes réglementaires de l’État belge. Il doit son nom au Moniteur universel, le journal officiel français à l’époque de la création de la Belgique (sous la monarchie de Juillet).
[2] La Décoration civique est une décoration civile belge. Elle fut instituée le 21 juillet 1867 pour récompenser aussi bien les services rendus au pays après une longue et méritante carrière dans l’administration que ce soit au niveau local, provincial ou national que les actes exceptionnels de courage, de bravoure, de dévotion et d’humanité.
Le 18 mai 1915, la Décoration civique 1914-1915 (et plus tard 1918) fut également créée pour récompenser les civils et les non-combattants qui servirent leur pays avec distinction durant la Première Guerre mondiale. Source Wikipedia.
[3] Désiré Félicien François Joseph Mercier, désigné souvent comme le cardinal Mercier, né à Braine–l’Alleud le et mort à Bruxelles le , est un cardinal belge de l’Église catholique, primat de Belgique, 16e archevêque de Malines (1906-1926), et une figure marquante des débuts de l’œcuménisme (les Conversations de Malines avec les anglicans) comme de la résistance nationale face à l’occupation allemande de la Belgique lors de la Première Guerre mondiale. Source Wikipedia.
[4] Charles Marie Pierre Albert, 1er comte de Broqueville est un homme d’État belge, membre du Parti catholique, baron en 1919 puis comte en 1920, né au château de Postel, sis près de l’Abbaye norbertine, commune de Mol (Province d’Anvers) le et décédé à Bruxelles le . Il fut par deux fois premier ministre de Belgique. Source Wikipedia.
[5] Les élections législatives belges de 1936 ont eu lieu le dimanche . Il s’agit d’élections anticipées, qui se traduisent également par une adaptation du nombre de sièges parlementaires qui passent de 187 à 202 à la Chambre. Elles constituent un véritable séisme sur le plan politique. Jusqu’alors — depuis l’instauration du suffrage universel masculin en 1919 —, les trois partis traditionnels recueillaient 90 % des voix des électeurs. Cette fois, près d’un électeur sur quatre a porté sa voix sur une formation non traditionnelle à l’extrême droite ou à l’extrême gauche. Cette radicalité est portée à droite par le Parti rexiste (« Front populaire de Rex ») de Léon Degrelle et le nationalisme flamand du VNV (Vlaams Nationaal Verbond, ou Ligue nationale flamande), à gauche par le Parti communiste de Belgique. Source Wikipedia.
BONJOUR, je suis une des petite fille de Alice Hemmer. il y a des erreurs dans vos recherche, j’aimerai rectifier celles que j’ai recessé. Ce n’est pas Marcel Hemmer qui a repris le café mais Louis HEMMER le 3ieme fils. quand à ma grand-mère, Alice, elle n’a jamais quitter Sommerain, elle y a vécu avec son mari et ses enfants, et avec son frère Marcel,
Les HEMMER HENRARD sont tous nés à DINEZ.
rené HUET n’est pas le frère mais le fils d’Alice et Nestor.
Pirotte hemmer c’est de la famille par alliance, c’est madame honorée hemmer qui était la cousine. quand à hemmer foges, je ne sais pas si c’est de la même famille.
si je peux vous aider plus, avec les souvenirs de ma mère Simone HUET HEMMER de 89 ans, ce sera avec plaisir.
christine adloff
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