Les croix sont souvent l’expression de la piété populaire matérialisée par une croix en bois, en métal ou en pierre.

Croix d’occis

Une croix d’occis [1] est un petit monument de pierre, souvent en forme de croix ou représentant une croix sur une stèle de pierre.

La croix est généralement dressée au niveau du sol au bord d’une route ou d’un chemin, à l’endroit exact où une personne trouva la mort, souvent de manière violente (criminelle ou accidentelle).

Très souvent une inscription gravée dans la pierre ou inscrite sur la croix, de longueur variable, rappelle le souvenir de la personne disparue et parfois les circonstances de sa mort.

Une croix d’occis, qui n’inclut jamais la figure du Christ (elle n’est pas un crucifix), n’est pas directement liée à la religion chrétienne et n’est pas en soi un monument chrétien.

Croix du Pélerin à la Chahyre (Boeur) sur le trajet de la procession de Cologne à St Hubert (2015) – Photo Th.Westhof

Croix de mission

Croix de la Bouchaye (avant sa rénovation)

Une croix de mission [2] est un monument érigé en souvenir d’une mission [3]: elles furent nombreuses à être érigées après la tourmente révolutionnaire, où il fallut, pour les représentants de l’Église catholique romaine, restaurer la pratique religieuse, mais beaucoup d’autres datent du xixe siècle ou du xxe siècle.

Ici, la croix de la Bouhaye à Tavigny, avant sa restauration.

Elle peut porter une inscription (celle du prédicateur) et la date de cette mission.

Croix de carrefour

Les croix de carrefour [4] sont des croix de chemin implantées à la croisée des routes.

Le carrefour est souvent un lieu de délimitation, à la campagne, de parcelles, de fiefs, de terrains communaux. Les carrefours portent parfois des noms par lesquels les habitants des alentours peuvent se repérer. Par exemple, le carrefour du Poteau à Wandebourcy.

On plaçait aux carrefours des obélisques, des pierres, des pyramides, des statues remplacées par la chriistianisation de nos contrées par des croix faisant office de protection de l’inconnu et des mauvaises rencontres pour les voyageurs ou contre les intempéries, les maladies, les étrangers pour les habitants

Croix du Poteau à Wandebourcy (2015) – Photo Th.Westhof

Croix de rogations

Les jours des Rogations sont les trois jours précédant immédiatement le jeudi de l’Ascension, c’est-à-dire les 37e, 38e et 39e jours après Pâques.

Les Rogations consistent à l’origine en des rituels propitiatoires (chants religieux, prières d’intercession, processions) pour favoriser la prospérité des moissons.

Analogues aux anciens rituels printaniers de fécondité adressés aux dieux du feu et aux déesses de la fertilité, ces pratiques consistent à implorer la pluie, le mûrissement et la moisson des grains ou la protection contre des maladies des céréales.

Le mot « rogation » est un emprunt au latin rogare, qui signifie « demander »

Au Moyen Âge, ces rites visent à immuniser le territoire rural contre les puissances infernales. Trois jours durant, le clergé et les fidèles font en procession le tour du finage [5] dont les limites sont signalées par des croix temporaires ou fixes, appelées Croix de Rogations.

Chez nous, jusqu’au milieu du xxe siècle, ces processions étaient organisées dans les chemins parcourant les champs. Les fidèles observaient traditionnellement pendant les Rogations un jeûne afin de se préparer à la célébration de l’Ascension et les prêtres bénissaient les cultures.

La nouvelle croix Maga, dressée par T.Youcken le 5 janvier 2022 – Photo Th.Westhof

Le Calvaire

Un calvaire [6] est une croix dont l’iconographie commémore la passion du Christ. Le Christ en croix est souvent accompagné de la Vierge, d’autres saints ou de symboles religieux.

Le mot « calvaire » provient du latin calvaria, lui-même provenant de l’araméen golgotha

— Notes et références —

[1] Source geniwal.be

[2] Source Wikipedia

[3] Une mission paroissiale est une retraite spirituelle « dans la vie courante » adaptée aux communautés paroissiales, particulièrement dans les paroisses de campagnes.

Durant plusieurs jours en général, ou même toute une semaine, la mission consiste en une série d’exercices spirituels tels que processions, adoration du Saint-Sacrement, récitations du chapelet, confessions, messes, etc, ponctués de prêches et conférences religieuses données par un groupe de prédicateurs venus de l’extérieur (souvent Jésuites ou Rédemptoristes) et se terminant par une grande célébration eucharistique.

Souvent une croix, ou un large crucifix, était érigée en un lieu public comme en mémoire de la mission.

Ces missions sont tombées en désuétude en Europe occidentale dans les années 1960. – Source Wikipedia

[4] Source Wikipedia

[5] Finage : étendue d’une paroisse ou d’une juridiction (vieux) ; d’un territoire communal (moderne), dans certaines régions.

[6] Source http://www.ppna.be et Wikipedia

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