Revenons quelques instants sur cet article qui a suscité quelques réactions.
D’abord sur le fond.
Contrairement à ce que je croyais, les photos des enfants « en communiants » sont antérieures à l’érection de la croix de mission. Christine me corrige ainsi aussitôt:
« La procession où on voit des communiants et communiantes avec des cierges doit daté de +/- 1960 car on y voit une de mes soeurs qui est née en 1948. On y voit aussi les deux soeurs ainées de Claire et d’autres jeunes du village. Pourquoi y avait-il une procession avec les communiants? Cette question reste en suspens.«
Mais Christine apporte aussi de nouveaux éléments:
« La mission a eu lieu du 18 au 27 octobre 1963 et était prêchée par le père A. Biot s.j. (sur une photo, c’est la personne qui est à gauche du curé Lutgen avec un grand manteau noir). Je suppose que la bénédiction a eu lieu le 27 ou à une date fort proche du 27″
Le 27 octobre 1963 est, en effet, un dimanche. On peut donc supposer qu’il s’agit bien de la date de notre événement.
Par contre, toutes recherches ultérieures sur le RP Biot restèrent vaines. Quelqu’un connaîtrait-il ce révérend jésuite ? Venait-il de Liège, de Namur ?
Quelques remarques ensuite sur la forme.
A ma grande honte, j’ai laissé échapper deux fautes d’orthographe dues à l’usage du passé simple. Ce qui prouve que même plusieurs relectures ne sont pas toujours suffisantes.
Mon ami René, qui me les fit très diplomatiquement remarquer, ajoute encore:
*Revoir aussi la règle avec les « saint qq’un » […].
Trait d’union (et majuscule à Saint comme tu l’as mis) chaque fois que ce n’est pas le saint « en chair et en os » (ou son âme ). Donc toutes les églises, toutes les villes etc. Église St-Pierre, fête de Ste-Catherine, rue St-Roch, St-Léger. Mais on écrit: prier saint Joseph pour avoir une bonne mort (dans ce cas « saint » est un simple adjectif qui qualifie notre Joseph, et de plus il garde sa minuscule, comme tout adjectif).
Dans « tracer une croix de Saint-André », « Saint-André » est un nom propre, et non pas un adjectif + un nom propre; la première lettre de ce nom composé prend la majuscule. »
Ca, je ne le savais pas et je ne conserve aucun souvenir d’un enseignement quelconque à ce sujet !
Oufti ! Malgré 6 années chez les Pères Jésuites ??? (J’ai vérifié; je crois que l’on peut mettre une majuscule à Pères et une autre à Jésuites).
« J’adore cette tradition, qui se perd et que certains trouvent carrément condamnable, d’écrire « St » en abrégé. Non, ce n’est pas de la fainéantise ou de la familiarité, mais une réminiscence de l’époque où il fallait tuer 300 moutons pour écrire une seule bible. D’où abondance des abréviations chez les copistes… »
Il me souviens en effet de moultes abréviations dans les textes latins si laborieusement déchiffés (sauf la guerre des Gaules, on se demanderait bien pourquoi).
« Ah! oui, j’oubliais. Seuls les crimes se perpètrent (ou sont perpétrés). Les traditions se perpétuent. »
J’avoue avoir eu, sur ce terme, des doutes. La tournure de la phrase ne me plaisait point et j’eusse dû me contraindre à une rapide vérification: labor omnia vincit improbus !
Bon, à une lettre près…
Voici donc l’article dûment corrigé.
La croix de mission du Mont Juru
Après la révolution française qui a tout autant touché nos régions que le reste de la France, il était indispensable, pour l’Eglise, de restaurer la pratique religieuse, bien malmenée pendant plusieurs années.
Dans les diocèses, on recourut alors à des prêtres dont la mission était d’aller visiter les paroisses: c’est le temps de la mission.
Cette mission se terminait souvent par l’édification d’une croix, dite croix de mission.
Après la 2ème guerre mondiale, la pratique continua de se perpétuer. Il ne s’agissait plus d’évangéliser mais, souvent, de permettre au curé du village de prendre quelques jours de congé en le remplaçant par un prêtre missionnaire, de retour d’Asie ou d’Afrique pour quelques mois. Il en résultait souvent une ou plusieurs collectes aux profits des bonnes œuvres de ces missionnaires.
La croix du Mont Juru à Cetturu
En 1963, à Cetturu, fut érigée une croix de mission au lieu-dit Mont Juru, sur l’ancienne route de Tavigny.
Cela donna lieu à une grande festivité dont il a été précieusement conservé quelques photographies en noir et blanc qui proviennent toutes de la collection de Christine Parmentier.
La croix fut réalisée par un habile artisan, Alfred Parmentier de Cetturu, papa de Claire.
La procession dut certainement partir de l’église St-Sébastien, après un office. Un char fut décoré pour l’occasion de branches de sapin et de guirlandes ornées de fleurs blanches. Un robuste Ardennais y fut attelé qui conduisit la croix posée ainsi sur le char. Le char fut suivi par un cavalier, lui-même monté sur un autre Ardennais ; il s’agit de Joseph Collignon.
L’abbé Lutgen (1928-2004) suivait la procession mais il semble bien qu’il n’en soit pas l’officiant, qui reste inconnu.
Est-ce le « missionnaire » ?
La croix fut finalement plantée au Mont Juru, là où le chemin commence à redescendre vers la « Truite d’Argent ».

Fort abîmée au fil des décennies, la croix fut remplacée l’an passé par les services techniques de la commune.
Cela méritait bien une nouvelle cérémonie.
Celle-ci se tiendra le dimanche 10 juin. La Grand-messe sera suivie de la bénédiction par M. l’abbé Pejka de la chapelle Ste-Thérèse, de la chapelle St-Antoine et de la croix de mission de Mont Juru.
Cet événement sera suivi d’un vin d’honneur offert par le comité St-Sébastien de Cetturu. Une exposition de photos retracera la vie de l’église, des chapelles et des cloches.
Bien entendu, tout le monde est le bienvenu.
