
« Le 18 juin 1914.
Les aviateurs militaires qui nous ont fait l’honneur et le plaisir de choisir pour une huitaine de jours, notre ville comme port d’attache, sont arrivés à deux hier; les deux autres arriveront ce mercredi.
La tempête est le brouillard qui se sévirent hier, firent que des 4 pilotes partis de Kiewit le matin, un seul poursuivi sa route, le lieutenant Liedel qui s’en fut atterrir à Huy; le lieutenant de Bueger alla loger à Ans, le lieutenant Hagemans et le lieutenant Masseaux retournèrent à Kiewit.
Or tandis qu’en sa qualité de vieil Arlonais le lieutenant Liedel quittait Huy vers 5h du soir pour venir atterrir à 6h à Arlon, le lieutenant Massaux, rentré à Kiewit, en repartait vers 5 h. 1/2, pour nous arriver vers 8h ayant effectué le parcours en 1h35; le lieutenant Liedel qu’accompagnait le lieutenant Legros, comme un observateur, est arrivé en 1h02.
C’est donc vers le soir qu’arriveront leurs deux collègues.
Tous les jours, de 7 à 10 heures du matin et de 4 à 8h, nos vaillant aviateurs feront des vols d’essai.
Ce matin déjà les lieutenants Demanet et Legros d’une part, le lieutenant Massaux d’autre part ont effectué des vols remarquables : leur descente as été surtout applaudie par les spectateurs.
Ce soir, le lieutenant Demanet, qui – rendons lui cet hommage mérité – fut, en cette matière un innovateur, exécutera un vol par nuit noire, exercice à coup sûr périlleux s’il en fut mais qui constitue au point de vue de l’aviation militaire un progrès immense.
A propos de ces prouesses de nos aviateurs nous prions instamment nos concitoyens de respecter scrupuleusement la consigne qui interdit formellement l’accès du champ d’aviation et du chemin des Espagnols [1] au public.
Hier soir, la foule s’est montrée fort indisciplinée; si la consigne devait être à nouveau enfreinte, les aviateurs militaires – qui ne se soucient pas d’occasionner un malheur – se verraient obligés de cesser de voler.
Et on ne pourrait que les approuver. »
L’Avenir du Luxembourg du 18 juin 1914
— Notes et références —
[1] Le Chemin des Espagnols existe toujours actuellement. Cette rue est parallèle à l’venue de Longwy.
« Près de la ferme de Birel se trouve le sentier des Espagnols . On raconte dans le peuple , que les Espagnols n’ayant pu obtenir l’autorisation de passer par Arlon , furent obligés d’acheter ce chemin »
Source : Le folklore des paysages de Wallonie George Laport – Suomalainen tiedeakatemia, Academia scientiarum fennica, 1929 – 382 pages
