En 1940, la commune de Tavigny compta « 7 de ses fils morts pour la patrie et un civil décédé en France : Joseph Bastin tombé aux Tailles le 11 mai 1940, Joseph Crouquet tombé à Trois-Ponts le 11 mai 1940, Ghislain Servais tombé à Temploux le 12 mai 1940, Louis Monitor tombé à Rhisnes le 12 mai 1940, Alphonse Guirs tombé à Bavikhove (Flandre) le 28 mai 1940, Jules Genin tombé à Vinckt (Flandre) le 20 mai 1940, René Guillaume décédé à Dörnitz le 19 septembre 1940, Isidore Crémer décédé en France le 1er août 1940. »

Pour ne pas être que des noms inscrits sur un monument ou une tombe, nous allons tenter d’en savoir un peu plus sur ces jeunes qui donnèrent leur vie pour notre liberté.

Cet premier article présente Jules Genin et Alphonse Guirs de Vissoule.

Jules Genin (1913-1940)

« Le soldat Jules Genin était né à Vissoule le 21 septembre 1913.

Versé au 3è régiment des Chasseurs Ardennais à la mobilisation de la phase A, il y combattit vaillamment.

Jules fut tué par un éclat d’obus à Vinckt (Flandre Orientale) le soir du 26 mai 1940 [1].

Ses deux frères mobilisés également sont rentrés au foyer.{2} »

Alphonse Guirs (1906-1940)

« Le soldat Alphonse Guirs était né à Vissoule le 13 juin 1906. Il avait fait son service militaire au 7e régiment d’Infanterie.
Rappelé sous les drapeaux lorsque la Patrie fut en danger, Alphonse fut versé au 44e régiment de Ligne, 11e Cie de Bottelaer.
Dangereusement blessé à Heulebeke [3], il fut transporté au poste de secours de Bavichove [4].

Mais le brave ne devait pas survivre à ses blessures. Il y mourut le lendemain, jour de la capitulation, à 6 heures du soir.

Sa dépouille mortelle est provisoirement inhumée au cimetière de Bavichove.

Il laisse une veuve [5] et une charmante petite fille qu’il n’a pas eu le bonheur de connaître.

Vissoule, petite localité d’Ardenne, avec tes quelques cent habitants garde longtemps le souvenir de tes quatre enfants morts au Champ d’Honneur.

Sois fière d’eux ! »

La Province de Namur, le 7 décembre 1940

Emouvantes funérailles à Vissoule

« La paroisse de Vissoule a fait des émouvante funérailles à un de ses enfants : Alphonse Guirs, soldat au 44e régiment de Ligne, tombe glorieusement à Bavikhove le 28 mai 1940.

Le brave soldat s’en est allé comme il avait vécu. La population reconnaissante, une foule d’amis et de connaissances, de nombreuses personnes des communes avoisinantes avaient tenu à rendre, et cela malgré un temps détestable, un dernier et suprême hommage à celui qui fut un fils aimant, un mari affectueux.

Le regretté défunt n’avait pas d’ennemi.

Sa bonhomie rayonnante à laquelle s’ajoute et une serviabilité sans borne et un caractère affable lui avait acquis la considération de tout ceux qui de près ou de loin avaient eu la faveur de le connaître.

Travailleur infatigable, se donnant de tout cœur à sa terre ardennaise qu’il cultivait consciencieusement, Alphonse menait à bien la culture de ses vieux parents en même temps que la sienne.

Sa petite Anne eut été à côté de sa digne épouse toute sa joie, tout son bonheur de vivre.

Mais à l’appel de la Patrie, ce vaillant avait répondu présent.

C’est sur le champ de bataille des Flandres, que l’héroïque soldat a fait le sacrifice de sa vie.

Epouse si durement éprouvée,  parents éplorés, que toute la sympathie vous apportée par la nombreuse assistance aux funérailles du cher disparu mette un baume réconfortant sur votre légitime douleur. »

La Province de Namur, le 31 décembre 1940

Cimetière de Cowan – Alphonse Guirs

— Notes et références —

[1] Récit du Major Jean-Olivier Closset, qui, en 1940, alors capitaine-commandant, dirigeait la 11e compagnie « engins » du 3e régiment de Ch.A :

« 26 mai 1940 – 20H00  Départ vers la ferme au S. de Strichtom Goed au N.W. de Ten Duine. Bombardement d’artillerie toute la nuit – alerte avions. 01H00  Combat. Les chars C47 en position contre-attaquent et Vinckt est repris aux Allemands, libérant l’encerclement du bataillon.« 

[2] Nous n’avons actuellement que peu d’informations sur la famille Genin de Vissoule. Nos lecteurs pourraient-ils nous en dire plus à leur sujet ?

[3] En défendant la ligne Aarsele – Tielt – Vinkt pendant la bataille de la Lys. La bataille de la Lys est la plus importante bataille de l’armée belge en 1940 pendant la campagne des 18 jours. Elle avait pour enjeu d’interdire le franchissement de la Lys par l’armée allemande et dura du 23 au , alors que les troupes britanniques abandonnaient à la droite de l’armée belge pour rembarquer à Dunkerque sans que rien soit prévu pour sauver une partie des troupes belges. L’issue fatale de la bataille fut la reddition belge du . Source Wikipedia.

Un article est en cours sur cette bataille de Vinkt.

[4] Bavikhove, en fait, est une section de la ville de Harelbeke, en province de Flandre-Occidentale. Jusqu’en 1977, c’était une commune à part entière.

[5] Ferdinande Bourguigon, née en 1907 et décédée à Tavigny le 24 septembre 1967 à l’âge de 60 ans.

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