1.
Vers l’an mille huit cent trente
Heureuse était Fernande
Elle aimait bien son Jean
Et ils devaient… vous m’entendez…
Elle aimait bien son Jean
Devaient s’marier au printemps
2.
Les hêtres et les chênes
Abondaient en Ardenne.
Avec sa lourde hâche,
Jean abattait… vous m’entendez…
Avec sa lourde hâche
Abattait sans relâche.
3.
On creusait un canal,
Chose bien peu banale,
Pour exporter du charbon,
Et pour mieux vendre… vous m’entendez…
Pour exporter du charbon
Et pour mieux vendre nos jambons.
4.
Avec pioches et pelles,
Alons vers la Moselle,
Hâtons-nous de finir
Préparons l’a… vous m’entendez…
Hâtons nous de finir
Préparons l’avenir.
5.
Lors Jean fit à sa belle
Une hotte légère
Pour les déblais porter
Et les écus… vous m’entendez…
Pour les déblais porter
Et les écus gagner.
6.
Souriait l’avenir,
Ils aimaient à se dire :
Demain sera riant,
Nous mangerons… vus m’entendez…
Demains sera riant,
Nous mangerons du pain blanc.
7
S’évanouit le rêve
Quand courut la nouvelle :
Canal sera jamais
Sera jamais… vous m’entendez…
Canal sera jamais
Sera jamais terminé.
8
Mais le jeune ménage
Redouble de courage
De Jean les descendants
A Buret sont… vous m’entendez…
De Jean les descendants
A Buret sont présents.
9
La hotte est là, pendue,
La hâche est là, pendue.
Gardons soigneusement
Ces souvenirs… vous m’entendez…
Gardons soigneusement
Ces souvenirs d’antan.
Tiré de « Su tchants su voyes », de Joël Thiry
Reproduit avec la gracieuse autorisation de l’auteur du livre.
L’auteur de la chanson est Charles Marenne, instituteur à Buret, qui rapporte la petite histoire de Fernande et de Jean dans la grand histoire du Canal Meuse et Moselle
Un mot sur l’auteur de « Su tchants su voyes », THIRY, JOËL
Joël Thiry, né à Bérismenil rue de la Baraque l’année du spoutnik, est enseignant de français et membre actif de diverses associations dont le Musée de la Parole en Ardenne dont il est aujourd’hui administrateur délégué.
Dans les ouvrages qu’il a publiés au Musée de la Parole, il diversifie constamment les formes d’expression, passant du recueil de témoignages au livre culinaire, aux nouvelles et contre-nouvelles, à l’association entre écriture et portrait, à la BD.
Dans les écoles où il exerce sa profession, il cherche à ouvrir des fenêtres sur le wallon, aboutissant à la mise sur pied de plusieurs expositions (Magnèdjes di Manèdjes, Bardonwez, 1999 – Podrî lès rututus, MCFA Marche, 2001 – 52 Marchois en VO sous-titrée, MCFA Marche, 2004) et à la rédaction de livres.
Source : www.museedelaparole.be
— Références —-
Titre : « Su tchants su voyes », 2014, par Joël THIRY , Edition Musée de la Parole en Ardenne , prix 30€
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