Au temps de nos Grands-Parents… les carillonneurs du Bon Dieu.
« Du jeudi saint au samedi saint, les cloches restaient muettes.
Monsieur le Curé nous disait qu’elles étaient parties à Rome, pour puiser dans la confiserie papale et en ramener une pleine cargaison d’oeufs enrubannés.
Aussi, durant leur absence, nous faisions vaillamment tourner nos crécelles à travers les rues du village pour annoncer les offices religieux, en criant à tue-tête: « A mèsse, pou l’prumi cô« ; puis, un quart d’heure plus tard, « A mèsse, pou l’dérin cô ».
Photos et témoignage de Philippe Bontemps – reproduits avec son aimable autorisation.
Les crécelleurs de la Semaine Sainte
Petit film muet tourné à Bouillon et à Bohan en 1930,
Enquête du Musée de la Vie wallonne
D’après une publication de Pierre Fourneau sur la page Facebook « Bouillon passé simple« .
Et à Tav’ny ?
Je me souviens surtout de la balade à travers le village, de ferme en ferme, de maison en maison, faisant tourner nos crécelles que nous appelions « racagnacs » si je ne me trompe pas, collectant dans nos paniers en osier les oeufs colorés aux oignons, les pièces dorées et autres cigarettes (ben oui, à l’époque, c’était encore politiquement correct) en chocolat ainsi que des dringuelles en menue monnaie.
Trésor que les grands – Marcel, Jean-Marie, Raymond, Serge, Michel, Dominique, François … (*) – partageaient ensuite équitablement avec les petits, Marcel, Yvon, Alain, Evelyne, Laurence, Francis, Anne, André, …(*).
Nous repartions alors chez nous, les poches pleines de ces trésors… qui ne faisaient jamais long feu.
(*) et j’en oublie et je m’en excuse par avance. Nul doute que l’on m’aidera à compléter les noms qui échappent à l’instant à mon souvenir.
Ici à Cetturu nous appelions cela des « tarvalles ».
Et lors du ramassage des oeufs, les enfants chantaient:
Taratata cwarem eva, teindo vos oûes, cwarem est foû ( pour l’orthographe ???)
Claire.
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C’était bien du Jeudi Saint au Samedi Saint que les cloches étaient absentes de nos clochers. Les messes avaient lieu le matin. Le Jeudi Saint, on sonnait les cloches pendant le chant du Gloria in Excelsis Deo et on ne les entendait plus jusqu’à la messe du Samedi Saint le matin pour le chant du Gloria in Excelsis Deo. Entretemps, on annonçait les Offices avec une crécelle qu’on appelait « ratatata » à Wibrin. Deux Enfants de Choeur se rendaient dans les rues et chantaient » au Service de Notre Seigneur la première fois « . Arrivés aux deux extrémités du village, ils chantaient : » au Service de Notre Seigneur, la deuxième fois, la deuxième fois, accourez tous, accourez tous » tout en crécellant.( en effet on sonnait deux fois à une demi-heure d’intervalle pour annoncer un Office. Le Samedi Saint, l’Office commençait à 6,30 heures du matin car il commençait par la » Veillée » qui comportait 12 lectures d’extraits de l’Ancien Testament, 12 Psaumes et des Oraison après chaque lecture, de la litanie des Saints, de la bénédiction de l’eau pour les Baptêmes de l’année et pour les » Fidèles » présents. Venait ensuite la célébration de la messe avec le chant du Gloria in Excelsis Deo. C’était Pâques et en rentrant à la maison, nous courrions dans le jardin ou le champ derrière la maison à la recherche des oeufs joliment colorés et décorés par maman…et puis nous allions à l’école pour le dernier jour de classe avant les vacances de Pâques.
Le lundi de Pâques, les Enfants de Choeur faisaient le tour des habitants du village toujours avec leur « taratata » et nous chantions en entrant dans chaque maison : » kwaremme est foû, no vnant kwi nos oûs » ( Carême est fini, nou venons chercher nos oeufs) et en quittant : » Merci brâmin qu’a l’an qui vin »(Merci beaucoup, jusqu’à l’an qui vient) et …chaque famille recevait de l’eau bénite le Samedi Saint.
…c’était du temps où le confinement n’existait pas…
Sur ce, je vous souhaite une bonne fête de Pâques. Frère André Libert de…Wibrin.
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Correction : des oraisonS (oremus)
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