
L’article « Quand les cloches voyagent à Rome » fait réagir. Certaines personnes se souviennent : « Des oûs ou des sous !« , des oeufs ou des sous !
Marie se souvient bien de ce refrain entoné à chaque maison sollicitée.
Ou encore « Dji sonn’ po’l mess’ on premi cò !« ; « Dji sonn’ po’l mess’ li djerin cò !«
Je sonne pour la messe un premier coup – je sonne pour la messe le dernier coup.
Notre distingué spécialiste des religions, Laurent, me signale que les cloches se taisaient du vendredi saint, jour de la mort du Christ sur la croix, au lundi suivant, 3 jours plus tard donc.
Marie me rappelle aussi que seuls les garçons faisaient la « cloche » et entamaient la quête. Dans les dernières années seulement, les filles purent accompagner. Nous étions fin des années 70.
A Wibrin
« C’était bien du Jeudi Saint au Samedi Saint que les cloches étaient absentes de nos clochers. Les messes avaient lieu le matin.
Le Jeudi Saint, on sonnait les cloches pendant le chant du Gloria in Excelsis Deo et on ne les entendait plus jusqu’à la messe du Samedi Saint le matin pour le chant du Gloria in Excelsis Deo.
Entretemps, on annonçait les Offices avec une crécelle qu’on appelait « ratatata » à Wibrin.
Deux Enfants de Choeur se rendaient dans les rues et chantaient « au Service de Notre Seigneur la première fois ». Arrivés aux deux extrémités du village, ils chantaient : « au Service de Notre Seigneur, la deuxième fois; la deuxième fois, accourez tous, accourez tous » tout en crécellant. En effet, on sonnait deux fois à une demi-heure d’intervalle pour annoncer un Office.
Le Samedi Saint, l’Office commençait à 6.30 heures du matin car il commençait par la « Veillée » qui comportait 12 lectures d’extraits de l’Ancien Testament, 12 Psaumes et des Oraisons après chaque lecture, de la litanie des Saints, de la bénédiction de l’eau pour les Baptêmes de l’année et pour les « Fidèles » présents.
Venait ensuite la célébration de la messe avec le chant du Gloria in Excelsis Deo. C’était Pâques et, en rentrant à la maison, nous courrions dans le jardin ou le champ derrière la maison à la recherche des oeufs joliment colorés et décorés par maman…et puis nous allions à l’école pour le dernier jour de classe avant les vacances de Pâques.
Le lundi de Pâques, les Enfants de Choeur faisaient le tour des habitants du village toujours avec leur « taratata » et nous chantions en entrant dans chaque maison : « cwareme est foû, no vnant kwi nos oûs » (Carême est fini, nous venons chercher nos oeufs) et en quittant : « Merci brâmin, qu’à l’an qui vin » (Merci beaucoup, jusqu’à l’an qui vient) et …chaque famille recevait de l’eau bénite le Samedi Saint.
J’ai omis de signaler qu’après notre tournée dans le village le lundi de Pâques , nous étions reçus par Monsieur le Curé Maboge pour nous partager les oeufs, bonbons, argent…
Antoinette y ajoutait des oeufs tandis que ĺ’Abbé Maboge allongeait la somme d’argent afin que nous recevions chacun la même somme.
Que de merveilleux souvenirs !
…c’était du temps où le confinement n’existait pas…
Sur ce, je vous souhaite une bonne fête de Pâques. »
Frère André
Monique parle aussi des « ratatas » en usage à Wibrin.
Florence confirme « Des ratatas et on allait ratater ».
Vinciane indique qu’elle a aussi fait le tour du village fin des années 70, début des années 80 tandis que Dominique nous raconte qu’il l’a fait de l’âge de 7 ans jusqu’à l’âge de 12 ans.
Josiane chantait « cwareme est foù, dji vno qui nos oûs« . « On avait des grands paniers d’oeufs bien remplis« , se souvient-elle.
A Hachiville, la tradition se perpétue toujours, apparemment. LS a vu, il y a quelques années, des jeunes faire le tour du village avec leurs crécelles qu’à Cetturu, on nommait des « tarvalles » se souvient Claire.
« Et lors du ramassage des oeufs, les enfants chantaient: Taratata cwareme eva, teindo vos oûs, cwareme est foû (pour l’orthographe ???) »
L’ortografeye du Wallon.
Pas simple puisqu’il n’y a pas d’orthographe officielle. Je me suis permis de corriger, non seulement mes propres « fautes » mais aussi certaines propositions de mes lecteurs pour utiliser l’orthographe du site Glosbe, dictionnaire français-wallon (https://fr.glosbe.com/fr/wa) dont je ne sais cependant s’il constitue une référence.
Que les puristes me perdonnent.