Lespagnard et Habran, des noms bien de Chêne-al-Pierre

« Un autre sujet d’étonnement, le village, contrairement à Liège où les noms ont des consonances bien de chez nous (Zieudarski, Kowiack, Dominici ou encore Popovitch), ne semblait présenter que deux noms de famille, les Habran et les Lespagnard.

Il y avait des Habran-Lespagnard et des Lespagnard-Habran.

Un monde différent…

La ferme Lespagnard

La pièce de séjour était encore équipée d’un âtre garni de bûches, d’une suspension à pétrole; la cuisine, d’un poèle-crapaud [1], à plate-buse, avec deux fours qui chauffaient comme l’enfer.

Quant aux chambres, je n’en ai, comme souvenirs, que les moustiques, les cousins et le pot-de-chambre en fer qui me servait de tambour…« 

<< à suivre >>

Louis Bologne

A propos de Chêne-al-Pierre »

« Une vingtaine d’habitations composent le village de Chêne-al’Pierre, lequel forme également la paroisse. Celle-ci st desservie par une petite église en style roman, dont le mobilier rustique, paré de naïves sta tuettes, est bien dans le genre de ces archaïques sanctuaires de campagne. Elle est entourée d’un petit cimetière où d’humbles croix rappellent les noms des principales familles de l’en droit : les Lespagnard, les Habran, les Labasse, les Rouxhet, les Chevolet, les Derrieux, etc. » (Ch. de Grandmont).

« La petite église de Chêne-al’Pierre, où j’allais prier quand j’étais enfant, étend les jours de mai, sur les croix du cimetière, l’ombre de ses murs arc-boutés. Du côté de la bise et du grand vent, les fructifiants hêtres plantés en rang s’élè vent tous au-dessus du clocher comme pour le garantir des bour rasques. Le dimanche, quand la cloche sonnaille messe avec les répons, les chrétiens es environs causent d’attelages et de coupes de bois, tout en gagnant la petite église de Chêneal’Pierre.» (Marcel Launay)

Une petite visite faite au cimetière de Chêne-al-Pierre en ce mois de mai 2023 montre en effet, preuves à l’appui ci-dessous, que le patronyme Lespagnard est ou était vraiment fréquent dans ce village.

— Notes et références —

[1] Le poêle « crapaud » avec le pot tout rouge qui éclairait la pièce le soir. L’émail décoré de fleurs. C’était souvent la seule pièce chauffée de la maison. En hiver, les pieds sur le chrome pour se réchauffer. Il y avait aussi un four où l’on mettait sécher le petit bois d’allumage. Une telle pièce était une œuvre d’art comme on n’en fait plus aujourd’hui ! Jean Michel

Ch. de Grandmont : recherche en cours

Marcel Launay : Ferot-Ferrières 03/09/1890, Cointe-Liège 18/05/1944. Parmi les plus importants représentants de la littérature dialectale du début du XXe siècle.

Eglise et cimetière de Chêne-al-Pierre – 2023 – Th.Westhof
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