« Mardi vers 10 h. [1] le petit village d’Alhoumont, lez Houffalize était mis en émoi par les bruits de coups de feu. Le Sieur A.S…, âgé de 22 ans rentrant de la foire de Houffalize était sous l’influence de la boisson, quoique étant d’une famille très honorable.« 

Le « Petit bleu du matin » [2] décrit plus poétiquement l’état du Sieur S… « Après avoir copieusement fêté Bacchus à la foire de Houffalize… ».

« Sur différents reproches que lui firent les siens, il se retira dans une chambre en menaçant de mort quiconque tenterait d’entrée (sic). Son frère ayant voulu entrer pour le calmer, fut reçu d’un coup de fusil qui fort heureusement ne l’atteignit pas.

Sur ce, dans un accès de rage folle il se mit à tirer sur tous les membres de sa famille, sa vieille mère et un frère sont grièvement blessés.

Immédiatement on dépêcha un homme à la gendarmerie de Houffalize. Le vaillant commandant Thibé [3], partit immédiatement à la tête de ses hommes et bientôt 4 gendarmes cernaient la maison du garde champêtre [4], sur le toit de laquelle le tireur s’était réfugié.

Ce bâtiment haut de dix mètres et d’un accès difficile, rendit pénible la tâche des gendarmes. Après une masse de difficultés et malgré la nuit avancée car pour toute lumière, on avait qu’un clair de lune, on put voir le Commandant le gendarme Jacques, grimper sur le toit et aller saisir S… qui s’était blotti derrière une cheminée. Il était 10 ½ h. (peu avant minuit pour le Petit Bleu du matin) quand gendarmes et prisonnier reprirent la route de la caserne.

Ce matin S… a été dirigé sur la prison de Marche.« 

Sources : « L’Avenir du Luxembourg » du 25 mai 1912 et « Le Petit bleu du matin » du 26 mai 1912.

— Notes et références —

[0] Les fautes d’orthographes et grammaticales ont été laissées telles que dans l’article de l’Avenir.

[1] Donc le mardi 21 mai 1912, apparemment jour de foire à Houffalize.

[2] « Le Petit Bleu du matin » est un quotidien à un sou, imprimé sur papier bleuté, créé à Bruxelles en 1893. Ce fut le premier journal belge illustré, fondé par Gérard Harry, un libéral et ardent partisan de la cause coloniale. Source Wikipedia

[3] Aucune information connue sur ce Thibé, commandant la gendarmerie de Houffalize

[4] Il n’a pas encore été possible de déterminer de quel bâtiment il s’agissait. Le nom du garde champêtre de cette époque ne nous est pas non plus connu.

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