Dans l’article sur Bernard Tabar, prieur de l’abbaye du Val-des-Ecoliers, il est fait mention du fait que le prieur participait aux assemblées d’Etats de 1698 à sa mort en 1701.

Mais quels étaient donc ces assemblées d’Etats de Luxembourg ?

Dès le XIIIe siècle, les princes furent obligés de prendre en compte les préoccupations de la noblesse. Au XIVe siècle, ils durent élargir leurs considérations aux intérêts du clergé et surtout à ceux de la bourgeoisie des villes.

Les besoins croissants d’argent contraignirent les princes à convoquer les représentants de la noblesse, du clergé et des villes pour négocier l’octroi des « aides et subsides ».

C’est de ces rencontres que naîtra l’assemblée des états. Les représentants des Trois Etats n’ont cependant jamais acquis l’importance des états généraux français.

Les états provinciaux

Les Etats provinciaux, qui ne pouvaient se réunir sans la convocation du gouverneur, tinrent leurs assemblées au château de Luxembourg à partir de 1451. Après la destruction de ce dernier, au XVIe siècle, ils logèrent à l’Hôtel de ville, actuel palais grand-ducal.

La province était représentée par les états formés des trois ordres du clergé de la noblesse et du tiers. C’est le 13 janvier 1359 qu’on voit pour la première fois le tiers réuni aux deux autres ordres.

Voici selon MM. Noblom et Gachard l’organisation et les attributions de ces assemblées.

L’ordre du clergé était représenté par les abbés de St Maximin près de Trèves de Munster dans la ville basse de Luxembourg, d’Echternach, de St Hubert, d’Orval et par le prieur du monastère des écoliers à Houffalize. Ni le clergé séculier ni les petits couvents et surtout les religieuses n’y envoyaient de délégués.

A propos du clergé, l’ancienne terminologie ne parlait pas précisément de l’Etat ecclésiastique mais des sires prélats, car seules les grandes abbayes étaient représentées à titre de seigneurs fonciers. Au premier rang figurait l’abbaye de Saint-Maximin de Trèves dont le siège se trouvait en dehors du territoire mais qui était riche propriétaire en terre luxembourgeoise.

L’ordre des nobles par les nobles ayant haute justice et faisant preuve de deux quartiers de noblesse tant du côté paternel que du côté maternel. La noblesse luxembourgeoise était surtout composée de petits seigneurs campagnards.

Quant au Tiers Etat, il comptait 15 villes, 7 du quartier germanique (Luxembourg, Arlon, Bitbourg, Dioekirch, Echternach, Grevenmacher et Remich) et 8 du quartier wallon (Bastogne, Chiny, Durbuy, Houffalize, Laroche, Marche, Neufchêteaui et Virton) ; il était l’émanation des fonctionnaire locaux, maires et échevins, formant le Magistrat, souvent désigné et renouvelé par le prince. La bourgeoisie était exclue de toute représentation.

Les campagnes n’avaient pas de représentation.

Les états étaient convoqués par le conseil provincial sur l’ordre du gouverneur général des Pays-Bas lequel fixait le jour de leur réunion. Parfois aussi le président du conseil provincial ou bien le gouverneur de la province comme chef de e corps était désigné pour faire cette convocation.

Les états avaient pour attribution de veiller à l’exécution des lois relatives à la protection des différents cultes, à l’instruction publique, aux administrations de bienfaisance, à l’enouragement de l’agriculture, du commerce et des manufactures, etc.

Ils étaient chargés de tout ce qui tenait à l’administration et à l’économie intérieure de leur province. Les ordonnances et règlements que, dans l’intérêt général de la procine, ils jugeaient nécessaire de prendre, devaient, avant d’être mis à exécution, avoir reçu l’approbation du roi.

Ils devaient chercher à concilier les différents des autorités locales. S’ils ne pouvaient y parvenir, ils les soumettaient à la décision du roi.

Le roi pouvait suspendre ou annuler les actes des états provinciaux, contraires aux lois ou à l’intérêt général.

Les états provinciaux proposaient au roi l’entretien ou la confection des travaux ou établissements qu’ils croyaient utiles à leur province. Ils pouvaient proposer, en même temps, les moyens de pourvoir à la dépense, en tout ou en partie, aux frais de la province.

En cas d’approbation, ils avaient la direction des travaux et l’économie des moyens, à charge d’en rendre compte.

Ils pouvaient appuyer les intérêts de la province et de leurs administrés près du roi et des états généraux. [2]

Le vote des aides et subsides au prince fut considéré par les Etats comme leur prérogative la plus précieuse. En contrepartie, ils adressaient au gouvernement central les points et articles, remontrances sur tout ce qui touchaiet leurs intérêts ou ceux de la province : l’appel au Conseil de Luxembourg

— Sources et références —

Sources :

  • Annales de l’Institut archéologique du Luxembourg, Volume 21, De Institut archéologique du Luxembourg, Arlon, Belgium
  • Histoire du Luxembourg; Des origines à nos jours. Par JeanMarie Kreins. Année : 2018; Pages : 128; Collection : Que sais-je ?

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