Le Moulin Grommersch ou Moulin de l’Ermitage ou encore Moulin de la Ramée se situe sur les bords du ruisseau de Cowan dans l’entité de Tavigny.
Il fut gravement endommagé lors de l’Offensive des Ardennes au début 1945.
Le bâtiment fut reconstruit mais le moulin (et sa roue) ne furent pas remis en service.
Les derniers meuniers étaient les frères Emile et Léopold Grommersch.
La roue métallique existe toujours mais beaucoup de pales ont disparus; les autres sont très abimées.
Le mécanisme d’entrainement en fonte existe toujours et est maintenant intégré à l’intérieur de la maison.
Source : Jacky Adams « Des moulins et des hommes. L’Ourthe orientale », édition Eole, La Roche en Ardenne, 2001, pp 131-133
Le moulin au début du XXème siècle
La roue du moulin en 2020.
Rappelons, si besoin en était, que le moulin de l’Ermitage est une propriété privée !
Un bien étrange barrage
Le télétravail a au moins une bonne chose à son actif: on ne perd plus deux heures de trajet tous les jours. Cela permet d’utiliser ces heures à des promenades d’autant plus intéressantes que le temps est beau. Glacial mais beau. De plus, la disparition des avions dans le ciel le rend aussi bleu qu’un ciel de Provence.
Lors de l’une de mes pérégrinations le long du ruisseau de Cowan, je tombai, pas hasard et en dehors de tous sentiers battus, sur un mur en pierre sèche.
Mais que pouvait bien faire ce mur, très beau par ailleurs, au milieu de nulle part ?
Sur la rive opposée du ruisseau, une rangée de pierres clavées, canalisant le courant.
Puis un étrange fossé, parallèle au ruisseau, sur la rive gauche de celui-ci.
Ce fossé est lui-même limité, de temps à autre, par une rangée de pierres clavées, pierres posées sur champs (pour plus d’informations, voir le site des Sètches Pires sur www.setchespires.wordpress.com).
Puis la surprise totale : le fossé passe le long d’un superbe mur en pierre sèche !
Même si une partie mériterait une petite rénovation.
A quoi pouvait bien servir ce fossé ?
Il faut remonter quelque peu sur ses pas en direction du ruisseau pour avoir une explication.
La vallée est coupée par un barrage assez imposant, d’une hauteur de 2m environ. En son centre passe le ruisseau.
Le fossé se terminant par le mur de pierres sèches est en fait une dérivation servant de trop-plein en cas de crue.

Il n’y a pas de trace de porte ou de vanne dans le barrage mais il est probable que ce genre de mécanisme, en bois, ait existé, comme ci-contre au moulin de Cherain.
Ce barrage se trouve à environ 700 mètres du moulin de l’Ermitage.
Servait-il pour alimenter le bief [1] du moulin, moulin se trouvant sur la rive droite du ruisseau ?
La réponse à cette question méritait une autre promenade.
<< à suivre >>
——–
[1] Un bief ou bisse (ou dans l’ancien français biez) est aussi un canal d’irrigation, creusé dans la terre et le roc ou fait de planches de bois soutenues par des poutres fixées à flanc de montagne, servant à conduire l’eau de la fonte des glaciers dans les vallées pour l’irrigation (prés, champs, vignobles, vergers, jardins, etc.)1.
Le mot peut aussi désigner un canal de dérivation ou un canal d’amenée conduisant l’eau sur ou sous la roue d’un moteur hydraulique (d’un moulin, d’une scierie…) ou dans une turbine.
Source Wikipedia