En ce 3 septembre 1843, le domaine de Bernistap est donc en vente.

Les bâtiments comprennent-ils le château que l’article ne mentionne pas ?

Vraisemblablement, car un château sans domaine n’a pas beaucoup de sens à cette époque.

8 ha de prairies, 21 ha de terres labourables et 19 ha de bois en font un beau domaine agricole.

Les terres sartables sont des terrains à défricher « en arrachant les bois ou les épines« .

Sarter signifie « brûler les branches des arbres et le sous-bois pour livrer un taillis à la culture durant quatre ou cinq ans, avant de le rendre à la forêt pendant une vingtaine d’années. » Source CNRT.fr (1). Le mot apparait vers 1205-1250  dans le roman de Renart : « La terre est de novel sartee« .

En 1843, on croit encore au canal Meuse & Moselle. A tout le moins, on veut le croire ou le faire croire afin de vendre le domaine.
Nous apprenons par cette annonce que le tracé du canal passe dans le verger du domaine. 13 ans après la fin des travaux, la nature aura repris en partie ses droits.

Le prix de ce domaine : 50.000 francs de l’époque, soit environ 163.000 €, un franc de 1850 valant 3,27 € d’aujourd’hui. Comparaison n’est pas raison : au XIXème siècle, le journal coûtait 1 sou, c´est-à-dire 5 centimes, soit 15 centimes d’Euro. Mais aujourd’hui, les journaux coûtent au moins 1 €.

60 ans plus tard, le domaine sera encore revendu et devienra la propriété de la famille Gerardy, qui occupe encore la ferme aujourd’hui.

(1) Créé en 2005 par le CNRS, le CNRTL fédère au sein d’un portail unique, un ensemble de ressources linguistiques informatisées et d’outils de traitement de la langue. ww.cnrtl.fr

Ferme-château de Bernistap – Avril 2019 – Photo Th.Westhof