Nicolas Parmentier, décédé en 1923 est un ancien bourgmestre de la commune de Tavigny.
Grand-père de Claire et Christine Parmentier, il habitait Cetturu. C’est lui qui a découvert Henri Joseph Pirson de Rettigny, décédé en 1902 sur la colline, Henri Pirson est l’arrière-grand-père de Paul Kettelle de Cetturu.
Copie du discours prononcé à l’enterrement de feu Nicolas Parmentier le 26 mai 1923
J’ai assumé le devoir doux et pénible en même temps de dire un dernier adieu à l’homme de bonté que fut Nicolas Parmentier.
Je ne dirai rien de l’homme privé, laissant à ses proches le devoir pieux de rappeler en famille les vertus de leur père.
Je me bornerai à rappeler tant en mon nom personnel qu’au nom de ses anciens collaborateurs et de ses administrés, ce que fut comme homme public, l’honnête homme que nous saluons en ce moment.
Nicolas Parmentier fut conseiller communal représentant la section de Cetturu de 1885 à 1911 et bourgmestre de la commune de Tavigny de 1894 à 1911. Les services qu’il rendit à ses concitoyens pendant cette longue période seraient difficiles à énumérer. Sans parler de la chose publique, on peut dire qu’il rendit aux personnes privées autant de services qu’il lui en fut demandés. Il ne savait pas refuser et ses collaborateurs ont pu devenir ses adversaires, mais ses ennemis jamais.
Au milieu de ses plus violentes diatribes, il regardait ses contradicteurs avec ce sourire placide et doux qui n’appartenait qu’à lui et qui semblait leur dire « vous m’accusez de faiblesse, c’est possible! Vous eussiez mieux fait, c’est probable, mais c’est parce que vous savez refuser et moi je ne le sais pas; le mot « non » n’entre pas dans mon vocabulaire. »
La qualité foncière primordiale de cet honnête homme était une inaltérable bonté; bonté accueillante, bonté consolante, bonté miséricordieuse; et si, à de rares occasions, il se trouvait soit d’autorité, soit d’impuissance, dans la nécessité de refuser ou de différer un service, sa bonne grâce consolait les disgraciés qui, en voyant sa peine, ne pouvaient lui faire reproche de son refus.
Et quel brillant conteur c’était: sa longue vie si bien remplie lui fournissait un répertoire abondant d’anecdotes qu’il contait jusque dans ses derniers jours avec une étonnante fidélité d’esprit et de détails, et qu’il savait assaisonner de douce ironie comme d’un sel fin qui en doublait le charme.
Et la mort nous l’a ravi et doucement, bien doucement l’a porté sur le seuil de l’Eternité, sans souffrance, la conscience pure et légère de l’homme qui n’a jamais fait sciemment de mal à personne.
Et nous et tous ceux qui l’ont connu, nous lui apportons en ce jour le témoignage contenu en cette forte parole de l’Ecriture: « Il a passé en faisant le bien ».
Quand à nous, ses concitoyens et ses enfants, que cette vie nous soit un exemple et cette mort un enseignement.
Que comme à lui, la terre nous soit légère après une vie si noblement remplie et c’est le plus bel hommage que nous puissions faire à sa mémoire, que l’engagement que nous en prenons devant sa dépouille mortelle en lui adressant notre dernier adieu.
Mr Mathieu