Cette année 2020 a été triste à bien des égards et Houffarchive a perdu un ami chercheur sensible et dévoué.
Cet hommage à Francis a été publié sur la page Facebook de « Tu es d’Houffalize si… ».
Il nous a paru indispensable de relayer cet hommage dans nos propres pages afin de conserver et d’honorer la mémoire de cet ami trop tôt disparu.
Message à mon vieux pote Francis.
Cher Francis,
au surlendemain du match Standard-Bruges auquel tu n’as pas pu assister alors que c’était prévu, nous savions que tu n’étais pas bien ! Durant une partie de la semaine qui a précédé ton hospitalisation, nous nous sommes encore parlé une fois ou deux. J’étais loin de penser que ce serait la dernière.
Ton état se dégradant, ton hospitalisation s’est avérée indispensable ! Jour après jour presque, nous avons privilégié le contact avec Marie-Agnès afin de suivre l’évolution qui devait déboucher sur un résultat rassurant.
Ce lundi, les nouvelles étaient moins bonnes. Nous gardions bon espoir cependant. Et là ce mercredi, Marie-Agnès en pleurs nous a appris la pénible, triste et terrible nouvelle. Depuis hier Francis, nous sommes interloqués, abasourdis, choqués et anéantis. Comment est-ce possible alors que tu étais en bonne santé physique et mentale, toujours actif et en pleine forme ?
Cette saloperie de virus, sournoise et insidieuse t’a attaqué sans ultimatum puis finalement fauché et enlevé brutalement à ta chère et tendre, à ta maman Simone, à ta soeur, à tes enfants et petits-enfants, à ta famille et à tes nombreux amis.
Nous nous connaissons depuis très longtemps (1972) et de manière plus intime depuis ces dernières années. Nous nous sommes confiés pas mal de choses dans les bons et les moins bons moments.
Ta fille Florence m’a demandé hier quelques lignes pour Houffalize Si !
Je suis resté longtemps devant une page blanche et puis ce jeudi fin de matinée, je me suis lancé.
Ayant besoin d’un fil conducteur, j’ai finalement opté pour revisiter le film de ta vie, du moins celui que je connais le mieux, celui de ton parcours socio-professionnel, culturel et communautaire.
En tant qu’agent des postes, tu as débuté à Bruxelles et tu logeais chez oncle et tante, à Thorembais (si mes souvenirs sont bons ) en semaine et rentrais en famille à Houffalize le w.e.
En je ne sais plus quelle année, après le parcours qui a suivi dont je ne me souviens plus, tu es rentré au bercail, au bureau de poste de ta ville natale.
Tu as aimé ton métier , surtout celui de la vieille et bonne époque de la Poste où le facteur ne sonnait jamais et entrait d’office dans chaque maison pour distribuer le courrier porteur de bonnes ou de moins bonnes nouvelles.
Tu ne dérogeais pas aux bonnes habitudes, tailler une petite bavette, parler du temps, commenter les potins du coin, et de temps à autre siroter la tasse de café de la maîtresse du lieu et boire la petite goutte avec modération à l’occasion d’événements heureux et noblesse oblige, du nouvel an !
Tu as ainsi au fil du temps, sillonné la commune et la région et pour avoir bourlingué comme toi, je peux attester que tu étais très apprécié par toutes ces braves gens, de par ton amabilité, ta gentillesse et ta serviabilité.
Comme tout bon patriote, tu as effectué ton service militaire et glané pas mal de souvenirs. Tu as également longtemps servi, aidé et secouru tes semblables en tant que pompier volontaire et ambulancier.
Gamin tu as intégré le groupement « clique et majorettes. » fondé par Marie et Charles qui plus tard, sont devenus tes beaux-parents.
Et puis , un beau jour, pour les récompenser, tu as sans tambour ni trompette, enlevé la fille de la maison, Titi, la capitaine des majorettes pour l’épouser non sans avoir préalablement demandé la main de la Marie-Agnès au père Close, très à cheval sur les principes.
Avec elle, Pouli, tu as fondé une belle petite famille, Florence et Olivier Poulii 2 qui vous a donné deux adorables petits .
Le mouvement Close et consorts a grandi au fil du temps, les majorettes se sont tour à tour égaillées dans la nature tandis que la clique a mué pour devenir le Bien Aller du Val de l’Ourthe qui a toujours pignon sur rue actuellement..
Le BAVO vient de voir partir un de ses fidèles sonneurs , le deuxième après Jean-Paul que tu es parti rejoindre dans les étoiles.
Tu as été de l’aventure des Capiches également.
Et maintenant place au Sport :
Le football qui a bercé ton enfance, tu es tombé dedans avec la bénédiction de maman Simone et de papa Georges, secrétaire du club de 56 à 71, année où il est décédé trop tôt; tu avais 20 ans.
Ton cher papa a été à cette époque le fidèle comparse de Roger Fetten et un clerc très estimé en l’étude de Jacques Hebette.
Tu as suivi avec attention l’évolution du club et après y avoir joué, tu as pris ta retraite encore jeune pour nous rejoindre dans les vétérans avec l’ami Pierrot Verstraeten.
En 1994, nous avons fondé ensemble avec d’autres, la Commission des Jeunes dont tu as été le premier secrétaire.
Avec beaucoup de satisfaction, tu as suivi la belle progression d’Olivier jusqu’à son entrée en équipe première.
Ces années bonheur de la R.E.S. nous les avons vécues ensemble avec nos nombreux amis.
Bien que grand supporter du Standard, tu as toujours répondu présent pour m’emmener régulièrement à Saint-Trond et même une fois à Virton.
Grand passionné de cyclisme aussi, tu as enfourché longtemps ta bécane chaque dimanche matin pour une randonnée ravigotante.
Sur le plan culturel, tu as toujours été très actif également en devenant un très grand collectionneur de cartes postales et en t’investissant dans Houf’Archive dont tu as été un des pionniers.
Féru d’histoire avec de nombreux centres d’intérêt dont particulièrement la guerre 14-18 et celle de 40-44-45 avec le débarquement de Normandie et la tragique Bataille des Ardennes, nous avons œuvré ensemble au sein du Comité 70-100 pour les différentes célébrations avec en point d’ orgue, le souvenir du Brigadier Henri Sébald.
Souvent avec ton épouse, le réveillon du nouvel an rimait avec une escapade vers la Capitale avec à la clé, une soirée-spectacle.
Vous aimiez les vacances également et assez souvent en Espagne pour un long séjour à la sortie de l’hiver. Avec vos bons amis Jean-Claude Massem et Marie-Madeleine, vous avez aussi souvent voyagé.
En cette année noire 2020, vous n’avez pas pu profiter longtemps à cause de la crise sanitaire provoquée par ce satané virus.
Tu avais la main verte aussi.
Que de jardins entretenus, que de pelouses tondues, que de haies taillées par tes soins pour tes habitués qui avaient recours à tes services.
J’ai d’ailleurs moi aussi eu le privilège de profiter de tes services.
Chez ton fils à la boucherie Glaude, tu as aussi payé de ta personne.
Tu t’es toujours intéressé à la politique en général et à la communale en particulier.
Dès 2005, nous avons ensemble constitué une liste RACINES en vue des élections de 2006.
Une belle expérience de vie que nous avons vécue avec nos complices co-listiers.
A deux, nous avons siégé sur les bancs de la minorité jusque 2012. Que de souvenirs, des bons et parfois des moins bons inhérents à la politique.
En 2012, tu as poursuivi et une fois encore élu, tu as cette fois connu l’envers du décor, celle de la majorité.
En cours de route, tu as changé de cap pour entrer au C.P.A.S. dont les missions correspondaient parfaitement à tes qualités humaines.
Complémentairement, tu m’as beaucoup aidé lors de ma participation à des éditions de publications pour le compte de diverses associations.
Et puis vint notre dernier projet : un Houffalize se souvient Bis !
Avec Delphine de Q.V.W, très attristée elle aussi par ton départ, nous avions déjà rassemblé pas mal de documents et rencontré de nombreuses et belles personnes.
Notre travail a été forcément interrompu par ce foutu virus et le confinement qui a suivi.
Toi parti, je ne sais pas si nous aurons le courage de poursuivre mais, dans le cas contraire, l’œuvre finalisée se souviendra aussi de Francis Glaude.
Cher Francis,
Outre une vie bien remplie dont tu peux être fier, ce sont tes immenses qualités dont nous souviendrons :
Amabilité- Bienveillance-Empathie-Disponibilité-Serviabilité- Humilité-Convivialité.
Perso, je garderai en mémoire, les merveilleux moments vécus en ta bonne compagnie, ta bonne humeur et ton humour.
Et pour terminer, sur une chanson de Jacques Brel : Adieu le Francis, mon pote, on t’aimait bien ………..Tu sais !
Daniel Rob
(publié avec son aimable autorisation)
Superbe texte, Daniel.
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