Où sont passées les neiges d’antan ?
Après 5 ans d’une trop longue guerre, jeunes et moins jeunes aspirent enfin à REVIVRE jusque dans les plus petits hameaux d’Ardenne.
La fête au village était un des événements marquants dans la vie communautaire et chacun l’attendait et s’y préparait des jours à l’avance : « La tarte de la fête ! »
Chez nous, quel que soit le temps, la « grande » fête tombait invariablement le dimanche après la Saint-Hubert, donc assez tard dans l’année. [1]
Mes parents tenaient un café et la guinguette [2] des frères Wilkin [3] de Mabompré venait s’installer en face, de l’autre côté de la rue.
Puis arrivaient, à partir du jeudi les autres forains avec leurs attractions : tir, loterie avec enveloppes, balançoires, … et parfois une « friture » comme on disait à l’époque.
Les enfants, sitôt l’école terminée, piqués par la curiosité, déambulaient les yeux attentifs, en admiration devant le montage de la guinguette.
Puis le dimanche venu, dans les maisons où oncles, tantes, cousins, cousines étaient invités, on dégustait un excellent bouillon de poules agrémenté de bouilli puis, avec l’argent récolté dans la famille, on allait s’essayer au tir, s’élancer sur les balançoires et le soir, on rôdait devant la guinguette où se tenait le bal mais l’entrée nous en était interdite.
Donc, on imaginait qu’il s’y passait des choses enfants non admis !
La fête, c’était trois jours de liesse populaire, qui n’avait rien à voir avec les fêtes actuelles.
Et le dimanche suivant, c’était « l’èrzèye » [4].
Jean Michel, de Buret
Reproduit avec son aimable autorisation

— Notes et références —
[1] La St-Hubert se fête le 3 novembre.
[2] Une guinguette est à l’origine, au xviie siècle, un cabaret populaire de banlieue parisienne où l’on peut également se restaurer. Ce n’est que vers la fin du xviiie siècle que les guinguettes commencèrent à vraiment se distinguer des simples débits de boisson en proposant leur activité de petits bals musette relativement bon marché, ce type d’établissement se développant par la suite un peu partout en France.
L’origine la plus probable du terme est le mot « guinguet », désignant un petit vin blanc aigre et bon marché produit en Île-de-France. Source Wikipedia.
[3] Des informations sur ces frères Wilkin et leur guinguette ?
[4] èrzê (èrzèye n.f. Arloncourt, Assenois, Bertogne, Compogne, Livarchamps, Michamps, Noville, Rachamps, Sainlez, Sibret; rzèyes n.f.pl. Tenneville) n.m. Fête de l’octave de la dicâce. Lu londi d’ l’ èrzê, on rufjot la bataye dès confètis.
L’octave est une période de huit jours suivant les fêtes religieuses catholiques les plus importantes et destinée à les solenniser, c’est-à-dire, depuis 1955, l’octave de Noël, l’octave de Pâques et l’octave de la Pentecôte. Il s’agit ici de l’octave de la Toussaint. Instituée par Sixte IV à la fin du XVe siècle, elle fut supprimée en 1955. Source https://www.introibo.fr.

