Jules Morsomme fut un infatigable chercheur de mémoire, auteur de plusieurs publications dans les années 1980.
Du paradis des historiens, il ne nous en voudra pas de ré-éditer quelques articles de ses livres maintenant introuvables.
Voici une enquête parue dans le Tome IV de « Tavigny, un village, une histoire« , édité en 1985.
Halte ! Voici la gare de Tavigny
Notre propos ne consiste pas ici, vous vous en doutez bien, de nous attarder sur l’histoire de la ligne de chemin de fer numéro 163 reliant Libramont à Lommersweiller, via Bastogne, Bourcy, Tavigny, Limerlé et Gouvy.
Le cercle d’histoire Unde Oreris de Bastogne s’y est suffisamment attaché début des années 80, en diffusant de fort intéressantes publications relatives aux lignes Bastogne-Libramont et Bastogne-Gouvy.
Nous limiterons donc notre rétrospective en fonction de documents photographique nous prêtés aimablement par quelqu’un qui a vécu son enfance et son adolescence à la gare de Tavigny ; à savoir madame Charlotte Clément-Thys de Namur, né à Liège, le 24 novembre 1933, fille d’Arille Thys, né à Buret (Tavigny), le 4 août 1894, et décédé à Gembloux, le 19 octobre 1961, et d’Hortense Dengreux, née à Gedinne, le 2 janvier 1898, est décédé à Namur, le 31 mars 1983, entouré de l’affection de sa fille Charlotte et de son gendre Jean, chez lesquels elle vécut les 22 dernières années de sa vie.
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Précisons que cette superbe photo nous a été confiée, non pas par Charlotte, mais par une brève concitoyenne d’Aubange, Madame Germaine Lesage-Quertenmont, une nonagénaire, née à Buret (Tavigny), le 8 novembre 1896.
La ligne ferroviaire Bastogne-Limerlé fut livrée au trafic le 20 février 1884, et l’itinéraire complet Bastogne-Gouvy le 26 octobre 1885. Tavigny était alors considéré comme station, tandis que Bourcy et Limerlé l’étaient comme halte. Lors de l’inauguration du vicinal Houffalize-Bourcy en 1889, Tavigny devint halte et fut dépendante de Bourcy, devenu station. Ce ne fut que plus tard que Tavigny redevint gare et que Limerlé obtient aussi ce grade.
*Nosse chef di gare di Tavny » des 3e et 4e décennie de notre siècle consacra 45 ans de sa vie au service de la Société Nationale des Chemins de Fer Belges.
Dès l’âge de 14 ans, Arille Thys devint le petit porteur de dépêche local et régional de la SNCFB. Par la suite, il assure un service volant de commis, notamment dans la région de Bastogne, mais aussi dans le sud de la province de Luxembourg. En 1933, il décroche sa nomination de chef de station. Il comptait, à l’époque, 25 ans de service actif et méritait assurément cette élévation dans la hiérarchie en reconnaissance de la maturité acquise par le petit porteur de dépêche de 1908, et par le fait même, de ces mérites.
Au gré des fantaisies administratives de la SNCFB, Arille habitera successivement soit à Tavigny, soit à Bourcy. Son premier fils Joseph est d’ailleurs né à Tavigny, le 5 mars 1922 ; tandis que le second René est né à Bourcy, le 8 janvier 1924.
Arille Thys terminera sa carrière à Rochefort en 1953.
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La gare de Tavigny : plaque tournante de la résistance active de 1940 à 1943
Si la gare de Tavigny était considéré durant la dernière guerre comme un lieu de ralliement ou de rendez-vous par les inondables « quotieux » liégeois de l’époque, lesquels venait s’approvisionner en denrées alimentaires de toutes sortes dans notre région ; l’on a un peu oublié, semble-t-il, quel fut une plaque tournante de diverses activités de la résistance active.
De 1940 à 1943, avec détermination et persévérance furent organisées des chaînes d’évasion de prisonniers français, d’aviateurs alliés, de réfractaires luxembourgeois enroulé de force, et cetera…
Divers réseaux de renseignements s’y croisaient ou s’y entrecroisaient. De faux documents y étaient établis. Des collectes de vivre et de vêtements y étaient organisé pour aider tous les traqués(ici il convient de saluer le civisme de nombreuses familles de la commune de Tavigny dont les enfants de Madame et Monsieur Arille Thys n’oublierons jamais le dévouement et la discrétion).
Résistance civile, résistance armée, presse clandestine : tel fut l’activité essentielle de la gare de Tavigny de 1940 à 1943. C’est de Tavigny-gare, où il exerçait ses fonctions à l’aube de la guerre 1940-1945, qu’Arille Thys entrera dans la clandestinité, en juillet 1943, ainsi que toute sa famille recherchés activement par la Gestapo. Mais ceci est une autre et dramatique histoire que nous n’aborderons toutefois pas ici.
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Joseph (1922-?) – Charlotte (1933- René (1924-?)
Joseph et René étaient volontaires de guerre à l’époque de la prise de ses photos. C’est ce qui explique leur tenue militaire. Après-guerre, ils feront, tous deux, carrière à la douane.